Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Tunisie, les forces de la réaction n’ont pas abdiqué (source le soir d'Algerie)

Publié par The Algerian Speaker sur 12 Mai 2011, 11:43am

Catégories : #Editos : let's go

Par Hassane Zerrouky
Ce qui se passe en Tunisie montre que le passage d’un régime de type dictatorial vers un régime démocratique est un processus complexe. En dépit de la chute de Ben Ali, de la dissolution de l’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique constitutionnel (RCD), les forces réactionnaires n’ont pas totalement abdiqué.
Elles sont encore présentes dans les appareils d’Etat et peuvent freiner le processus de changement en exploitant des attentes sociales fortes et insatisfaites. Dans ce pays en ébullition socio-politique, le chômage reste élevé, des régions entières, comme celle de Sidi Bouzid d’où tout est parti, vivent dans une extrême pauvreté comparée à la semiopulence des régions côtières de l’est du pays. Qui plus est, l’économie peine à démarrer, l’industrie touristique qui fait vivre près de deux millions de personnes est en panne. Enfin, l’Union européenne (UE), qui a pris acte du changement de régime après avoir longtemps hésité – Ben Ali n’était-il pas leur allié ? – ne fait aucun effort pour soutenir la démocratie naissante en Tunisie comme par exemple effacer la dette tunisienne ! Pire, les entreprises étrangères installées en Tunisie menacent de plier bagages : elles n’acceptent pas que leurs salariés, payés au lance-pierre – moins de 150 euros par mois – se dotent de structures syndicales et revendiquent une revalorisation des salaires. Tout juste si ces patrons, majoritairement français, ne regrettent pas le temps de «la Tunisie de papa» où, à la moindre revendication, la police de Ben Ali embarquait les «meneurs» ! Certes, sous la pression de la rue et des forces de progrès, le gouvernement transitoire de Caid Essebsi a accepté la mise en place de commissions dans la perspective de l’élection d’une Assemblée constituante, dissous le RCD et le Parlement. Mais, force est de constater qu’il n’a donné aucun signal fort, du moins sur le plan social, de sa volonté de rupture. Qui plus est, inquiètes par la tournure des débats autour du projet de Constitution, les femmes tunisiennes craignent qu’au nom du changement «radical», on enterre le «legs» de feu Habib Bourguiba concernant le statut personnel. C’est dans ce contexte de regain de tension que l’ancien ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, a lancé un pavé dans la mare faisant état d’un coup d’Etat en cas de victoire des islamistes aux élections. Vraie ou fausse, cette annonce a mis le feu aux poudres, braquant les projecteurs sur Ennahda qui n’a pourtant joué qu’un rôle marginal dans le renversement de Ben Ali. Quelques mois avant le 14 janvier, une centaine de cadres dirigeants de ce parti avaient lancé un appel appuyant la candidature de Ben Ali pour un sixième mandat ! Encore plus, selon le syndicaliste Massoud Romdani, des cadres de l’ex-RCD ont trouvé refuge au sein d'Ennahada. Il affirme, faits à l’appui, qu’un rapprochement entre ex-benalistes et islamistes d’Ennahda est en cours en vue des prochaines élections. Ce disant, la Tunisie traverse une phase cruciale de son histoire. Ne nous leurrons pas : Ennahda, expression politico-idéologique des milieux d’affaires capitalistes conservateurs, est en train d’agréger autour d’elle les anciens du système de Ben Ali, les réactionnaires de tout poil, et tous ceux – ils sont nombreux – qui craignent, à tort ou à raison, une situation de chaos. Sachant que l’ex-RCD de Ben Ali est à jamais décrédibilisé aux yeux d’une majorité de Tunisiens, Ennahda, qui fait dans la victimisation, veut tirer les marrons du feu, jouant sur une image de parti responsable, d’ordre, rassurant pour les milieux d’affaires européens, notamment français. Contrairement à l’ex-FIS en Algérie qui avait cru que le pouvoir était à portée de main, Ennahda ne croit pas au «grand soir» : elle attend patiemment de récolter les fruits d’une révolution à laquelle ce parti n’a pas pris part. A terme, Abdelwahab Meddeb, si décrié, n’a pas tort en préconisant de prendre exemple sur l’Allemagne qui s’est dotée de garde-fous constitutionnels (article 21) empêchant tout retour au nazisme par les urnes !
H. Z.

 

 

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